Sida : l’ONU redoute 4 millions de morts d’ici 2029 après la fin de l’aide américaine

Jul 11, 2025 - 13:45
 0  0
Sida : l’ONU redoute 4 millions de morts d’ici 2029 après la fin de l’aide américaine

Des décennies d’efforts internationaux ont permis de faire reculer la mortalité liée au sida, atteignant des niveaux historiquement bas. Mais cette dynamique pourrait s’inverser brutalement. Depuis janvier, les États-Unis ont suspendu leur soutien au programme PEPFAR, qui représentait à lui seul 4 milliards de dollars d’aide promis pour 2025. Une décision qui, selon l’ONU, met directement en péril les avancées de la lutte contre l’épidémie, notamment en Afrique.

Pour Winnie Byanyima, directrice exécutive d’ONUSIDA, l’enjeu dépasse la seule question financière. « Nous constatons également que cette perturbation ne se limite pas à l’aspect financier, alerte-t-elle. Elle s’accompagne aussi d’un recul des droits, des lois et des politiques qui garantissaient un environnement sûr, permettant aux personnes concernées de se manifester et d’accéder à des services vitaux. »

En Afrique du Sud, où elle s’est rendue récemment, la réponse locale s’organise. Le gouvernement a renforcé son budget domestique consacré au VIH/sida et travaille à la mise en place d’un système national de distribution de médicaments chroniques. Une initiative saluée, mais jugée encore largement insuffisante.

Sur le terrain, les professionnels de santé doivent déjà faire face à des conséquences concrètes. À l’hôpital Bertha Gxowa, dans la banlieue de Johannesburg, Bonisiwe Hlongwane, responsable VIH/sida, décrit une situation critique : « Cela nous impacte vraiment de manière négative, car maintenant nous devons retrouver des personnes qui ont interrompu leur traitement depuis longtemps, pour diverses raisons. Il faut les ramener dans le système de soins, mais la question est : comment les atteindre ? Certaines nous ont donné de fausses adresses. Nous ne pouvons pas aller vers elles. Nous devons les retrouver par téléphone, mais les ressources sont très limitées. »

Selon les estimations de l’ONU, si aucun financement de remplacement n’est trouvé, la rupture du programme américain pourrait entraîner jusqu’à 4 millions de décès supplémentaires liés au sida et 6 millions de nouvelles infections d’ici 2029.

Un retour en arrière dramatique, que Byanyima refuse de considérer comme inévitable : « Il s’agit d’une maladie mondiale, pas d’un pays. Un problème mondial exige une solution mondiale. »

Adblock test (Why?)

What's Your Reaction?

Like Like 0
Dislike Dislike 0
Love Love 0
Funny Funny 0
Angry Angry 0
Sad Sad 0
Wow Wow 0