Maroc : les femmes mises à l’honneur au festival Gnaoua


À Essaouira, le 26e Festival Gnaoua et Musiques du Monde s’est ouvert comme chaque année, sur une parade festive à travers les ruelles de la médina, berceau de la culture gnaoua.
Reconnu par l’UNESCO en 2019, le gnaoua est à la fois une musique spirituelle et une communauté subsaharienne installée au Maroc.
Cet art longtemps réservé aux hommes est dorénavant réinventé par des femmes artistes, mises à l’honneur à cette édition.
« Mes parents sont gnaoua. J’ai grandi dans cet univers, donc j’y ai ma place. Dieu merci, je continue à jouer cette musique. J’ai mon public, il y a des gens qui aiment le gnaoua féminin. Ça me rend heureuse et ça me motive à continuer. » S’enthousiasme Asmâa Hamzaoui, chanteuse et musicienne marocaine.
Asmaa est la pionnière du mouvement féminin avec Bat Timbouktou, le tout premier groupe dédié aux femmes créé il y a dix ans.
Pour ce festival, elle a invité Rokia Koné, une voix qu’elle a connu lors d'une de ses tournées au Mali.
Ensemble, elles ont partagé la scène sur un titre symbolique : Mariama Cissé. Une première et une joie pour Rokia Koné, chanteuse et griotte malienne « Cette collaboration m’a rendue très fière. J’espère qu’on continuera à travailler ensemble. Et pourquoi pas, moi aussi, parler de leur culture dans mes chansons. C’était une première, mais je prie pour que ce ne soit pas la dernière. »
Comme elle, Hind Ennaira, une jeune artiste Gnawie, fait ses débuts au festival cette année. Originaire d’Essaouira, elle ne vient pas d’une famille gnaoua, mais a choisi cette voie par passion.
Elle incarne cette nouvelle génération d’artistes féminines qui s’imposent peu à peu dans un monde longtemps masculin. « Beaucoup de filles me demandent conseil. Et moi, je suis toujours prête à les aider. »
Voix et énergie sur scène, le message est clair. Les femmes sont là pour rester dans l’univers du gnaoua et changer la donne.
What's Your Reaction?






