Tanzanie : Tundu Lissu autorisé à se représenter lui-même au tribunal


Le principal dirigeant de l'opposition en Tanzanie a été autorisé lundi à se représenter lui-même lors de son procès pour trahison, après s'être vu refuser le droit de rencontrer ses avocats en privé par les autorités pénitentiaires.
Tundu Lissu a été arrêté le 9 avril et accusé de trahison après avoir pris la parole lors d'un rassemblement public appelant à des réformes électorales avant les élections générales prévues en octobre.
Le parti Chadema de Tundu Lissu a critiqué l'absence d'une commission électorale indépendante et les lois qui favorisent le parti au pouvoir, le CCM, qui est au pouvoir depuis l'indépendance de la Tanzanie en 1961.
M. Lissu a survécu à une tentative d'assassinat après avoir reçu 16 balles en 2017, trois ans avant les dernières élections.
Le chef de l'opposition a déclaré au tribunal lundi qu'il était contraint de parler à ses avocats par l'intermédiaire d'un téléphone dans une petite pièce et qu'il craignait que quelqu'un puisse écouter ou enregistrer les conversations.
"J'ai plus de 30 avocats en qui j'ai une grande confiance. Aujourd'hui, c'est le 68e jour depuis que j'ai été mis en accusation et inculpé de trahison, mais mes avocats se sont vu refuser à plusieurs reprises le droit de me voir en privé", a déclaré M. Lissu.
Le premier magistrat du tribunal de Kisutu à Dar es Salaam, Franco Kiswaga, a déclaré que Lissu serait autorisé à s'entretenir directement avec l'accusation, à moins qu'il n'en décide autrement par la suite. Il a exhorté l'accusation à accélérer les enquêtes et a fixé une date d'audience pour le 1er juillet.
M. Lissu a également protesté contre ce qu'il a qualifié de déni des droits fondamentaux, notamment du droit de culte. Il a déclaré qu'il était détenu dans une section de la prison réservée aux condamnés à mort, bien qu'il n'ait pas été condamné.
Les défenseurs des droits de l'homme ont accusé le gouvernement tanzanien, dirigé par le président Samia Suluhu Hassan, de recourir à des tactiques musclées à l'encontre de l'opposition. Le gouvernement nie ces accusations.
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